La Catalogne offre de nombreux terrains de jeux pour les sports de pleine nature, et notamment pour la randonnée. Si on pense d’abord aux montagnes, et donc Pyrénées, la côte méditerranéenne offre également de splendides échappées. La Costa Brava, souvent injustement réduite à son côté “plages et béton”, est ainsi un très bel espace de randonnée. La traverser à pied réserve de belles découvertes, le long des sentiers côtiers serpentant entre criques et collines, et du GR 92.
La première fois que je suis allé sur la Costa Brava, c’était pour participer à une course de trail running qui empruntait une bonne partie du sentier de la traversée. Comme tout le monde, j’avais davantage à l’esprit des immeubles bien laids bordant d’immenses plages bondées de touristes (allemands) en mal de soleil et ne débordant pas d’imagination pour leurs vacances, qu’un terrain propice au trail ou à la randonnée pédestre. Ma participation à cette belle épreuve (qui perdure aujourd’hui sous une autre forme) m’a fait découvrir une toute autre facette de la Costa Brava: une côte variée, souvent bien préservée, des criques et des plages sauvages, des villages bien authentiques, de l’histoire, des montagnes, des vues splendides et aussi un parcours très physique, où le dénivelé cumulé est plus qu’important. Après cette course, j’avais très envie de revenir pour parcourir l’intégralité du tracé, sur un rythme un peu moins forcené, pour découvrir encore et profiter à nouveau de cette Costa Brava qui n’était pas celle que je croyais…
Les étapes
Au début de cette année, presque cinq ans après cette première découverte, j’ai pu mettre ce projet à exécution, grâce à l’office de tourisme de la Costa Brava. Au total, c’était tout de même 255 kilomètres qui m’attendaient, le long du littoral, à travers les sentiers côtiers, les promenades des plages ou encore les collines et les montagnes qui bordent ici presque immédiatement les flots bleus. Mon programme, puisque j’avais prévu d’entreprendre cette traversée en sept jours, allait s’avérer tout de même assez sportif: les très nombreuses montées et descentes, qui vous conduisent de criques en criques notamment, font que les marches d’escaliers et le dénivelé s’accumulent vite! Mes étapes comptaient environ 45 kilomètres quotidiens et se découpaient ainsi:
1. De Blanes à San Feliou

45 kilomètres, des vues panoramiques imprenables depuis les jardins botaniques qui jouxtent le sentier… Une vraie belle entrée en matière. De nombreux escaliers permettent de descendre vers de petites plages et des criques sauvages.
2. De San Feliou à Begur

De la promenade maritime de San Feliou aux abords du château de Begur, sentinelle construite au-dessus des flots, j’ai là encore parcouru de beaux kilomètres, plutôt vallonnés. Une étape sportive et belle, où l’on croise aussi de beaux villages bien conservés, et surtout de nombreuses criques et plages sauvages. La Costa Brava n’est pas qu’une file d’immeubles des années soixante!
3. De Begur à Empuries

Là, on longe la première immense plage de sable du parcours. Le sable, l’océan à perte de vue. Avant de bifurquer à l’intérieur des terres et de retrouver le GR92, qui grimpe jusqu’à un beau château fort avant de redescendre, tranquillement, à travers bois, pour rejoindre enfin la côte.
4. D’Empuries à Roses

Cette étape, qui traverse la plus grande plage de Costa Brava, et aussi la zone la plus “bétonnée” de la côte, découvre aussi, étonnamment, des zones sauvages et protégées, à l’orée de l’urbanisation intensive. Ainsi, le marécage d’El Aiguamols de l’Empurda est un parc naturel classé où nichent de nombreux oiseaux migrateurs.
5. De Roses à El port de selva

Une jolie pause à Cadaquès, le port de pêche préféré de Dali, et une étape plus facile en terme de relief. La végétation se fait plus rare, le Cap de Creus et ses rochers approchent.
6. De El port de Selva à Banyuls

Une étape entre Espagne et France, dans le parc naturel du Cap de Creus, puis vers la frontière. Le paysage a changé: une végétation beaucoup plus rase, des reliefs très marqués et des vallées plus encaissées.
7. De Banyuls à Colioure

Une dernière étape, que j’avais prévue plus courte, le long de la côte d’Emeraude. Les vignobles ne sont jamais loin, mais c’est encore du côté de la mer que les regards se portent. De belles plages, un chemin côtier bien pentu, et la récompense de découvrir le joli port de Banyuls pour terminer en beauté cette traversée.
La dernière étape (et une partie de l’avant-dernière) se déroulait en France, où la côte d’émeraude prend la suite de la Costa Brava. Pour un randonneur plus “classique”, ou moins pressé, le guide “camins de ronda” conseille de prendre 13 jours pour boucler cette traversée.
Je vous raconterai plus en détail, dans les prochains articles, ma traversée et mes découvertes sur cette traversée littorale. En attendant, voici quelques données chiffrées, quelques informations pratiques (pour le cas où vous aussi vous auriez envie d’y aller!) et déjà quelques photos qui vous donneront une idée de “l’ambiance” qui m’a accompagné tout au long de ce périple, avec la mer pour compagne et le chant des vagues pour musique.
Pratique
Parcours: 255 kilomètres au total. Environ 8500 m de dénivelé positif cumulé (cela peut dépendre des variantes choisies). Essentiellement sur les chemins de ronde et le GR92. Balisage assez bien marqué même si la fraîcheur des marques et leur fréquence varient au fil du parcours. Il faut tout de même être attentif.
S’y rendre
– En Avion, aéroport de Barcelone, puis train jusqu’à Girone (RENFE)
– En train Paris/ Girone au départ de la gare d’Austerlitz (collaboration RENFE/ SNCF)