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Roses – El Port de la Selva: succomber à Dali…

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Roses, ses longs buildings destinés à accueillir la grande foule des estivants, n’est sans doute pas le plus bel endroit, malgré ses belles plages, pour le randonneur épris de grands espaces et de beautés discrètes, pour se réveiller au matin d’une nouvelle journée de marche sur la Costa Brava. Mais comme me l’a montré mes étapes précédentes, ici la nature est au bout des immeubles. Je vais vite la retrouver…

Ce sont en effet les sentiers du parc naturel du célèbre Cap de Créus que je vais fouler aujourd’hui. Des chemins un peu moins pentus que ceux que j’ai emprunté les premiers jours, mais qui m’amènent tout de même sur de hauts points de vue sur la mer, avec une impression très différente des panoramas de mes premières étapes. Elle est toujours aussi bleue, la Méditerranée, mais ce qui a changé se passe sur terre; la nature et la végétation prennent un autre aspect.

Le maquis du Cap de Creus

La végétation est maintenant rase : rares bruyères et quelques résineux assez bas. Le sol paraît beaucoup plus sec. Je marche dans un typique maquis méditerranéen, un gros contraste avec les forêts de pins et les riches jardins botaniques de mes premiers pas sur la Costa Brava, mais peut-être encore plus grand avec les marécages traversés hier, de l’autre côté de Roses, tout près d’ici. Le Cap de Créus, lui aussi classé comme parc naturel et zone protégée dans les années 70, est une zone plutôt aride. Ici, le rocher est roi. Je me souviens être passé là, déjà à pied, cinq années auparavant, puis plus récemment, j’ai pu l’admirer de l’autre côté, en kayak de mer. Je ne suis pas « aquatique » pour un sou, mais le Cap et sa côte découpée était sans doute encore plus beau vu de l’eau. Aujourd’hui, je vais me contenter du côté terrestre, et du plancher des vaches. J’en rencontre d’ailleurs quelques unes, dans une longue montée, mais aussi à la pente plus douce que celles gravies les jours précédents, qui m’amène vers un petit col avant de redescendre vers la jolie ville blanche de Cadaquès .  C’est là que je m’offre ma grande pause du jour. Déjeuner sur le port, à l’intérieur car j’ai un peu froid, mais le soleil de ce début de printemps inviterait presque déjà aux terrasses.

Cadaquès, le port d’attache de Dali

Cadaquès, c’était bien sûr le port d’attache de Dalí, qui aimait particulièrement l’endroit et s’y rendait souvent. De nombreux panneaux, des reproductions de ses oeuvres au coin des rues, rappellent son passage et son amour des lieux. La ville blanche l’inspirait. Ca se comprend : le site, au bord des eaux et des montagnes, encaissé mais pas encerclé, est plus qu’agréable, et l’architecture, bien conservée et exempte de lourds buildings, est plaisante. C’est d’ailleurs cette position encaissée, moins accessible, qui l’a préservée d’abord de la première vague de tourisme sur la côte au début du XXe siècle, gardant intacte son architecture et ses maisons traditionnelles. Ensuite, dans les années 70, c’est le maître du surréalisme qui fut le plus influent pour ne pas la voir succomber face aux promoteurs des grands complexes qui ont fleuri plus loin. Comme de nombreux promeneurs, je me réjouis aujourd’hui, en goûtant ce calme instant de repos sur le port, qu’il ait pu en être ainsi. Cela conserve tout le charme de ce bout de Costa Brava. Patrimoine intact donc, et nature idoine. Bien entendu, je dois remonter une pente assez forte en repartant de Cadaques, pour me retrouver très vite en pleine nature. Une montagne à la végétation méditerranéenne, bien agréable à parcourir même si les kilomètres et la fatigue commencent à s’accumuler. Qu’importe, le sentier redescend ensuite plutôt gentiment, par rapport aux rudes pentes et escaliers que j’ai rencontré auparavant, vers le bord de mer. C’est dans une petite localité bien calme, dans un joli site bercé par les eaux, que je jette l’ancre, ou plutôt mon sac à dos, ce soir. Le Port de la Selva, niché au coeur du parc naturel et tout proche du Cap de Creus, m’offre également un cadre idéal pour récupérer de mes efforts de la semaine. Ici, le français est très souvent parlé et compris. Il faut dire que je me suis beaucoup rapproché de la frontière, que je franchirai demain, pour continuer et conclure cette traversée de la Costa Brava.

Roses- El Port de la Selva / Pratique

> 42 kilomètres, 1500 mètres de dénivelé.

La bonne adresse

Hotel Porto Cristo

C/ Major, 59

17489 El Port de la Selva

Tel. 972 38 70 62 / 650 085 918

 Le site de l’hôtel ici

info@hotelportocristo.com

A voir, à faire sur le parcours:

> Parc naturel du Cap de Créus.e Le site est

> Ville de Cadaquès. Voir ici les essentiels à visiter.

> Ville de El Port de la Selva. Voir les infos ici.