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Lisbonne / Fatima: de la ville à la campagne

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La Via Lusitana débute à Lisbonne, sur les bords du Tage. Pourtant, si les premiers pas sont quelques peu maritimes mais surtout banlieusards, le parcours plonge ensuite dans la campagne et les collines. Une calme ruralité qui m’a accompagné jusqu’à Fatima, lieu de haute religiosité, où s’achèvent bien d’autres pèlerinages.

Sortir d’une grande ville, à pied, n’est désormais jamais une chose très facile, ni très agréable. Les chemins de Saint-Jacques, malheureusement, n’y font pas exception. D’aucun se souvient, si il a marché sur le Camino Frances, des interminables zones industrielles qui bordent León ou Burgos, par exemple. C’est vrai, cependant, que d’autres cités offrent au marcheur, ou au cycliste, des accès plus aisés et surtout plus agréables. J’ai ainsi pu rentrer dans Rome sans encombre grâce à une piste cyclable bienvenue, pour conclure ma Via Francigena, ou profiter de belles voies vertes pour rentrer dans Reims ou Salamanque.

Banlieusarde randonnée

Pour débuter cette Via Lusitana, la perspective de traverser Lisbonne, et surtout ses banlieues, n’avait pas pas tellement d’attrait, à première vue. Enfin, j’exagère un peu: les tous premiers kilomètres promettaient d’être beaux, dans les rues historiques et en pente des vieux quartiers, et la fin de ma première étape, bordée par le Tage et quelques affluents, laissait entrevoir une escapade en belle nature. C’est cependant bien l’entre-deux , la banlieue proprement dite, qui devait m’embêter.

Je suis donc parti du centre, pas très loin du port, pour rejoindre en quelques pas les quartiers anciens. Bien agréable, surtout sous un beau ciel de septembre, d’admirer les édifices historiques, de déambuler dans les rues touristiques, qui ont ici conservé tout leur charme. Je double le bario Chino puis les maisons anciennes ; les beaux azulejos, se font plus rares.

Les quartiers périphériques, où semblent s’entasser la majorité des habitants de l’agglomération, commencent là.

Je marche entre les échangeurs, les immeubles de béton et les voies de communication importantes pendant une grosse dizaine de kilomètres. Ce n’est pas très bucolique, mais ce début de longue randonnée me donne une idée de la vie à Lisbonne. C’est tout de même plus coquet que ce à quoi mes souvenirs anciens, remontant à plus de vingt ans, me faisaient attendre. La majorité des habitants de l’agglomération semblent vivre ici, dans un décor certes bétonné et où l’architecture est discutable, mais tout de même assez vert et propre. Ca ne semble pas si terrible que cela.

Après avoir atteint un large centre commercial, dédié à Vasco de Gama, situé près d’un important terminus de métro,  j’atteinds enfin les rives du Tage. Elles sont aménagées près d’un quartier moderne, en de larges allées. Je poursuis mon chemin, cette fois entouré de nombreux promeneurs et joggers, jusqu’à un immense pont routier d’une taille impressionnante qui enjambe l’immense estuaire.

Ensuite, c’en est définitivement fini de ce prélude urbain.  Même si Villafranca et Santarém, mes premières villes étapes sont encore un peu des cités dortoirs proches de la capitale, c’est à travers un paysage rural, entre les vastes lignes droites et planes de la vallée du Tage et les premières collines bordées d’oliviers et surtout d’eucalyptus que je vais marcher  avant d’atteindre Fatima.

Un Portugal rural et attachant

C’est un Portugal de petits villages, de maisons blanches aux volets bleus, de petits restaurants et de bon accueil que je redécouvre aussi. Cette voie n’est pas une autoroute à Pèlerins et ça se sent: partout on me demande d’où je viens, combien j’ai marché aujourd’hui, où je pense aller le lendemain. À ma troisième étape, de jeunes gens rencontrés à l’auberge m’entrainent à la répétition de l’orchestre local, puis m’invitent à boire un verre chez eux, à deux pas. On me parle en anglais et surtout en français, une langue encore très utilisée ici, car beaucoup de portugais ont vécu dans l’hexagone un moment. Et en gardent un bon souvenir.

Si le paysage, qui devient cependant de plus en plus agréable et vallonné, n’a rien encore de spectaculaire, il est doux et agréable et se prête bien à une longue marche. Lorsque j’aborde la montée finale vers Fatima, lors de mon 4e jour de marche, j’ai de plus en plus envie de poursuivre ce voyage à travers un autre chemin de Saint-Jacques.

Les bondieuseries et l’architecture trop monumentale du site religieux ne m’inspirent pas, et c’est à grand pas que je continue mon chemin à travers la campagne portugaise avec pour prochaine destination Coimbra et son université.