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Le chemin portugais vers Saint-Jacques

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Reliant Lisbonne à Santiago de Compostella, la Via Lusitana est une alternative très attrayante pour cheminer vers Saint-Jacques sur un itinéraire encore à l’écart des « hordes de pèlerins ». Un chemin calme, qui possède son charme particulier, où l’on pourra marcher avec ses pensées et contempler à loisir les doux paysages de la campagne portugaise dans laquelle on évoluera le plus souvent.

Sur les bords du Tage…

Au départ de Lisbonne, ce sont environ 700 kilomètres qui attendent le pèlerin pour relier Saint-Jacques. Si il existe quelques variantes sans doute encore plus “intimistes”, dont un chemin plus côtier qui part de Faro à l’ouest, j’ai suivi, à l’automne 2014, la voie principale des chemins portugais, la Via Lusitana, de Lisbonne à Fatima, puis de Fatima à Coimbra avant de me rendre à Porto, puis d’entrer en Galice à Tui, poursuivre enfin de Pontevedra pour atteindre Saint-Jacques. Un chemin de l’intérieur des terres donc, où l’on frôle toutefois la mer au début, par l’embouchure du Tage et à la fin, en Galice par de larges Rua. Un chemin qui, surtout, fait doucement découvrir un pays rural, entre sentiers bordés de chênes lièges et forêt d’eucalyptus, collines et villages. Certaines étapes offrent même des étendues assez sauvages, où les villages se font plus rares, d’autres sont plus humanisées. Les villes offrent aussi de belles découvertes, et l’on retient sans doute de cet itinéraire une douceur et une sérénité vraiment particulière.

Un charme particulier

C’est bien ce charme portugais qui m’a laissé une impression différente des autres chemins que j’ai entrepris vers Saint-Jacques. Les paysages, sans tendre au grandiose, étaient donc le plus souvent très  agréables, sans trop de zones pénibles à l’exception de la sortie de quelques villes, et encore. C’est aussi, et surtout la gentillesse dans l’accueil et la facilité de rencontres  » hors pèlerins » qui m’a marqué sur cette Via Lusitania. En effet, peut-être parce que le voyageur est encore assez rare sur ce sentier, sans doute aussi grâce à la bonhomie des portugais (et c’est vrai aussi que l’on croise de nombreux francophones qui restent attachés à leur « deuxième pays »), j’ai très souvent pu discuter, échanger et partager sur le chemin et lors de mes étapes, bien davantage que sur les autres voyages vers Saint-Jacques, avec les gens du pays.

Bien des sourires, bien des découvertes et des kilomètres emplis de sérénité ont accompagné mon chemin sur cette voie portugaise. Une voie, comme je vous le disais plus haut, encore très peu empruntée. Je l’ai suivie en septembre et octobre, et je n’ai pratiquement pas rencontré de pèlerins avant Porto, depuis mon départ de Lisbonne.

Au coeur des villages

Les “facilités” pour les pèlerins, les auberges, sont d’ailleurs très rares sur la première partie de l’itinéraire ; on les retrouve en revanche presque partout après Porto, et bien entendu dans la partie finale du parcours en Galice. Cependant, l’hébergement ne pose jamais de problème: au Portugal, on trouve de nombreux petits hôtels, souvent à l’étage des cafés, et ce même dans de petites localités. Les prix restent modiques, le budget restera léger pour le grand bonheur du pèlerin. C’est d’ailleurs dans ces établissements installés au coeur des villages que j’ai souvent pu discuter avec des gens encore curieux de voir un pèlerin, ce qui ne se rencontre plus guère sur les voies espagnoles.

Après Porto: un chemin plus populaire

Après Porto, le parcours redevient donc plus couru. J’y ai rencontré pas mal de pèlerins, de différentes nationalités, mais le nombre relativement réduit des marcheurs facilitait encore tout de même le dialogue, à l’auberge ou sur le chemin. Il semble que dans de nombreux pays, on ne fasse la promotion de cette voie qu’à partir de Porto. Il est vrai que l’itinéraire, à partir de là, est particulièrement agréable: les dernières étapes portugaises, notamment vers Ponte de Lima, puis l’entrée en Galice où l’on retrouve un paysage côtier très agréable, sont vraiment belles.

Enfin, la Galice ne déçoit pas: on retrouve les calvaires celtes, les belles églises, les forêts vertes (la pluie aussi, souvent!). En y parvenant depuis le Portugal, on sent aussi la grande proximité culturelle de la région avec le pays dont elle est finalement le prolongement sur la côte atlantique.

C’est donc de ce périple, calme, serein et marqué par un accueil chaleureux, dont je vais vous parler sur les prochains posts de cette série… En route!

La Via Lusitana en quelques mots:

Kilomètres: environ 700 de Lisonne à Santiago de Compostella

Eucalyptus: les forêts d’Eucalyptus sont nombreuses sur le parcours. Un souvenir d’enfance, de mon premier voyage au Portugal, que j’ai retrouvé ici, entre senteur et troncs immenses.

Budget: le coût de la vie au Portugal est faible, comparé à la France, et le voyageur s’en réjouira: nuit d’hôtel entre 15 et 20 €, verre de vin au bar à 60 centimes… Le budget quotidien, même dans les zones “hors auberge” sera tout à fait accessible, de l’ordre de 30 € par jour en dormant en dur et en mangeant bien!

Morue: La morue salée, Bacalau, reste un des plats national que l’on pourra souvent déguster sur le parcours! Les vins portugais sont également très appréciables!

Accueil: Comme je le disais, il est vraiment chaleureux, surtout quand on est français, au Portugal. Mais en Galice également!

Fatima: Pèlerinage dans le pèlerinage, la première partie de ce parcours mène jusqu’au sanctuaire de Fatima. L’itinéraire est plus beau que la qualité architecturale très contestable de ce lieu de culte qui reste très important et où l’on ressent la grande ferveur catholique qui règne encore dans le pays.

Coq: Pas si loin de l’arrivée en Galice, on passera par Barcelos , le lieu de naissance des fameux coqs portugais!